Jeudi 27 mars, une Journée Nouvel Installé était organisée par JA03 sur le siège de l’exploitation de Jean-Loup Chatard, JA du canton de Gannat-Escurolles, installé en grandes cultures à Cognat-Lyonne.
Le but de cette journée était de sensibiliser les OPA, les partenaires ainsi que les élus aux avantages et inconvénients du dispositif d’accompagnement à l’installation à travers le témoignage de Jean-Loup Chatard.

Installé depuis 2009 en EARL avec son père, Guy Chatard, Jean-Loup a mis en avant le montant de la Dotation Jeunes Agriculteurs (DJA) trop faible, qui n’a pas été revalorisé depuis vingt ans. Rappelons que la DJA est une aide à l’installation versée aux jeunes de moins de 40 ans qui entrent dans le dispositif d’accompagnement à l’installation. Le montant de la DJA est modulée selon des critères de zonage, de revenus, d’installation familiale ou hors cadre. En zone de plaine, la DJA peut aller de 8000 à 17300€, avec un montant moyen de 12650€. « Aujourd’hui, cela représente à peine le prix d’un hectare de foncier ici », interpelle Jean-Loup.

De plus, lorsque l’on s’installe avec les aides, il faut réaliser un PDE sur 5 ans. Hors, il est compliqué d’avoir une vision à long terme lorsque l’on doit travailler avec les aléas de la nature, de la vie et la fluctuation des cours du marché. Ainsi, Jean-Loup a dû plusieurs fois apporter des modifications à son PDE au moyen d’avenants coûteux. Suite à de longues négociations, ce système trop rigide a été modifié en 2013.
Pourtant, l’accompagnement à l’installation est un dispositif que JA soutient fermement. Le PDE est bel est bien nécessaire pour préparer son installation et voir si le projet tient la route économiquement. Car l’installation aidée, c’est soutenir des projets viables, qui permettent aux jeunes de tirer un revenu de leur activité, et vivables au quotidien. Il serait donc dommage que trop de contraintes pour un montant de DJA peu élevé poussent les jeunes agriculteurs de plaine à renoncer à l’accompagnement à l’installation.
Ensuite, en présence des OPA ayant répondues à l’invitation, Jean-Loup et d’autres JA du canton de Gannat-Escurolles ont souhaité revenir sur les problématiques foncières qui les touchent de plein fouet. Malheureusement, les élus et représentants de l’Etat à qui ces remarques étaient particulièrement destinées ont décliné l’invitation et n’étaient pas représentés.
La construction du tronçon d’autoroute Gannat-Vichy impacte plusieurs exploitations du territoire. Le tracé illogique de celui-ci traverse de nombreuses parcelles de cultures, entrainant ainsi un allongement des temps de parcours et donc du temps de travail. De plus, plusieurs hectares d’emprise autoroutière ont été amputés aux exploitations ; les travaux sont en cours mais le remembrement n’est toujours pas connu à ce jour.

Autre point d’inquiétude ; alors que l’autoroute prend déjà des hectares de SAU, les mesures de compensation écologique qui seront mises en place risquent là encore d’avoir des conséquences sur le foncier des exploitations environnantes. « Aujourd’hui, tous les types de zones sont compensés, sauf la surface agricole » déplore Guy Chatard. Sur ce point, la Chambre d’Agriculture représentée par Richard Moine a assuré son soutien, déclarant qu’elle s’opposerait fermement à ce que des surfaces à fort potentiel agronomique comme celles de la Limagne soient reboisés pour satisfaire les mesures compensatoires.